Malgré les sonnettes d’alarmes qui s’intensifient, la ville de Yaoundé plie sous le poids des ordures ménagères. Les efforts déployés par les communes d’arrondissements semblent trouver leurs limites dans la production rapide de ces déchets. Entre ordures et circulation routière, la concurrence est très rude en plein cœur de la cité capitale. Les déchets ménagers atteignent parfois des proportions de plus en plus énormes, allant à plusieurs mètres de hauteur en défiant les règles d’usage de la chaussée et créant de nombreux « bouchons », sur des centaines de mètres. Pour les piétons, il devient impossible de circuler sans se prémunir d’un cache-nez pour éviter l’absorption des odeurs nauséabondes qui s’y dégagent.
Dans la plupart des quartiers, le passage de la société camerounaise d’hygiène et salubrité, n’est qu’un lointain souvenir. Le comportement incivique des populations est très souvent placé sur la liste des causes. Cependant, le constat effectué sur le terrain révèle une insuffisance criarde de bacs à ordures, pour une population toujours en pleine croissance. Certains quartiers n’en disposent d’ailleurs d’aucun bac dédié à cet effet.
À force de crier à perdre haleine, les points de dépôts de ces ordures se transforment en studios photos d’un autre genre. Sur les réseaux sociaux, certains camerounais appellent désespérément à l’attention des pouvoirs public, dans un challenge de selfies, qui présentent les réalités déplorables de l’environnement en milieu urbain.
Faudrait t-il attendre l’irréversible? Quand on sait que ces décharges deviennent le foyer de pratiques peu orthodoxes et s’intègrent peu à peu dans le registre du normal, pourtant l’on sait aussi qu’un environnement sain participe à la bonne croissance du pays mais surtout à la lutte contre certaines maladies.